[Test] Suicide Squad: Kill the Justice League [FR]
Le célèbre studio Rocksteady, connu pour sa trilogie emblématique des jeux Batman Arkham, n’a plus besoin d’être présenté. Cette aventure a brillamment capturé l’essence du Chevalier Noir d’une manière inégalée, devenant ainsi, pour beaucoup, un jeu sans faille. Évoquer Arkham évoque immédiatement l’image d’un jeu solo enveloppé dans sa propre musique envoûtante, ses personnages mémorables et surtout, son ambiance sombre et épique. Cependant, avec Suicide Squad, Rocksteady nous offre tout le contraire . Nous plongeons dans un jeu multijoueur dans une ambiance édulcorée propre , où le ridicule flirte avec l’absurde. Ce choix audacieux de direction a-t-il été une réussite pour Rocksteady ?
Sommaire
Une mission suicide
Pour beaucoup, altérer l’ArkhamVerse serait considéré comme un sacrilège, et pourtant, c’est précisément ce que Rocksteady a accompli avec Suicide Squad: Kill The Justice League. Oubliez Gotham et le Chevalier Noir, et laissez place à Harley Quinn et sa bande débarquant à Metropolis. La ville est assiégée par Brainiac, et l’Argus envoie la Task Force X pour résoudre le problème. Quelle idée se cache derrière cette trame ? Eh bien, elle n’est pas aussi absurde qu’elle en a l’air, surtout quand la Suicide Squad semble être la seule option viable. L’unité de mercenaires, composée de Deadshot, Harley Quinn, Boomerang et King Shark, est extraite d’Arkham pour affronter la menace Brainiac, ajoutant à la difficulté le fait que la Justice League est manipulée par Brainiac. L’escadron doit maintenant éliminer à la fois la Justice League et la menace extraterrestre.
Cependant, il est difficile de croire que l’impensable a été brillamment réalisé par Rocksteady, du moins en partie. Les personnages et l’atmosphère du titre sont magistralement mis en scène jusqu’au dernier acte, que je vous laisse bien entendu découvrir. La synergie entre les membres de l’escouade est palpable. En face de nous, quatre méchants sont si bien interprétés qu’ils suscitent parfois une certaine répulsion. Le résultat demeure cohérent avec les matériaux bruts des comics. Malheureusement, le récit va de surprise en surprise mais s’essouffle brutalement vers la fin, simplifiant son dénouement pour justifier son orientation vers un modèle de jeu-service.
Un gameplay nerveux mais répétitif
Pour ceux qui l’ignorent encore, Suicide Squad Kill the Justice League est un jeu-service. Cela signifie que le titre a une perspective étendue, fournissant du contenu supplémentaire de manière récurrente pour susciter l’intérêt des joueurs sur le long terme. Dans cette optique, il est presque normal que l’intrigue s’ouvre sur des questions encore sans réponses. Cependant, le scénario de base est vite expédié pour introduire un End Game qui semble, pour l’heure, nébuleux
Il est louable de chercher à prolonger le plaisir, mais pour que cette prolongation soit véritablement agréable, il faut que le divertissement soit au rendez-vous. Malheureusement, c’est là que Suicide Squad: Kill the Justice League présente sa principale faiblesse. Le gameplay du jeu repose sur trois modes : l’élimination, la protection et la défense d’objectifs. Tous les niveaux utilisent les mêmes mécaniques de gameplay, que ce soit lors des combats de boss ou des missions secondaires, engendrant une certaine monotonie où toutes les missions se ressemblent.
Allez savoir pourquoi Suicide Squad Kill the Justice League est un TPS soit un jeu de tir à la troisième personne. Les personnages sont dotés des mêmes capacités, seule la méthode de déplacement diffère, et c’est là toute la différence. Là où la série Batman Arkham reposait son gameplay sur les capacités spécifiques de son héros, Suicide Squad: Kill the Justice League oriente ses « héros » autour du gameplay. Il privilégie l’aspect RPG et impersonnel de l’inventaire plutôt que de mettre en avant les caractéristiques propres à chaque personnage. Il aurait pourtant été aisé d’attribuer à Deadshot un tir instantané des explosifs spécifique à Harley ou une surpuissance à King Shark, offrant ainsi une diversité de gameplay plus prononcée.
À la manière des jeux Arkham, le style s’apparente à une chorégraphie. Un système de contres doit être mis en œuvre pour surmonter certaines défenses. Bien que le résultat manque d’inspiration, les phases de tir deviennent néanmoins vives et plus stratégiques qu’un simple jeu de tir conventionnel. On tire sur tout ce qui bouge, on saute de toit en toit et on ramasse notre loot, puis on on recommence. Une boucle de gameplay qui risque de peiner à rester attrayante sur la durée si elle n’est pas renouvelée. Heureusement, le terrain de jeu se présente comme un élément salvateur pour rehausser l’expérience.
Metropolis, la magnifique
Metropolis se dévoile comme l’une des cités vidéoludiques les plus magnifiques que j’aie eu le plaisir d’explorer. Son aspect rétro, évoquant le Rockefeller Center, scintille de mille feux. La ville évolue tout au long de notre progression, même assiégée, la ville reste somptueuse, malgré l’absence de son protagoniste principal pour la protéger. Le choix de contrastes avec la sombre Gotham est logique, et Métropolis foisonne d’easter eggs, tout comme sa sœur à l’époque d’Arkham. Cette prouesse visuelle est attribuable à l’Unreal Engine, qui continue de fasciner par sa qualité. Cependant, il est regrettable que la majorité des interactions du jeu se déroulent à l’extérieur, en raison des besoins des modes de jeu. On espère que des lieux emblématiques tels que Striker Island et le Daily Planet seront davantage mis en valeur dans les contenus à venir.
En ce qui concerne les protagonistes, chaque détail et animation sont particulièrement réussis. Cependant, on regrette que les dégâts n’affectent pas les tenues de nos héros au fil de l’aventure, ce qui aurait pu apporter une dimension supplémentaire à l’immersion. L’HUD se révèle quelque peu envahissant, mais heureusement, plusieurs options sont disponibles pour personnaliser l’interface selon vos préférences. Un léger bémol du côté audio, où certains bugs sont encore à déplorer, et aucune musique ne parvient vraiment à marquer la mémoire.
Les points positifs
- Metropolis
- Une narration quasi parfaite
- Un humour gras qui fait mouche
- Des graphismes satisfaisants
- Un aspect violent et imprévisible
- Parcourir l’open-world à plusieurs
- Comptez 10 heures pour la mission principale
Les points négatifs
- Missions trop répétitives
- Un aspect RPG peu mémorable
- Un bestiaire limité
- Peu de passages intérieurs
- Pas de capacités spécifiques aux personnages
Conclusion
Rocksteady réussit un pari risqué avec Suicide Squad: Kill the Justice League. Bien que tout ne soit pas parfait, notamment en ce qui concerne son gameplay, l’ensemble reste satisfaisant. Le studio nous livre, comme à son habitude, un titre solide avec une narration et une esthétique exemplaires. Cependant, le gameplay, moins inspiré que d’habitude, présente une certaine répétitivité. Malgré cela, l’aventure se laisse explorer grâce à une histoire captivante et une nervosité constante. Son caractère totalement atypique ne demande qu’à être rehaussé par l’ajout de contenu supplémentaire soigné.
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Suicide Squad Kill the Justice League
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7.5/10
Journaliste gameactuality.com