[Test] Marvel’s Spider-Man : L’expérience ultime ?
Spider-Man est un jeu vidéo d’action développé par Insomniac Games et édité par Sony Interactive Entertainment en collaboration avec Marvel, sorti le 7 septembre 2018 en exclusivité sur la console PlayStation 4.
Cela fait maintenant quelques années que notre ami Spider-Man nous accompagne sur nos consoles de jeux vidéo. Depuis les années 80, la licence Spider-Man a publié plus de 34 titres. Après les épisodes mythiques sur PlayStation, le tisseur n’a cessé de se montrer dans plusieurs aventures au fil des générations. Exploité sous toutes ses coutures et tous ses aspects, l’araignée a combattu pratiquement tous ses super-vilains sur nos écrans. C’est donc après quatre ans d’absence qu’il revient, mais cette fois-ci exclusivement sur PlayStation 4. Alors, est-ce que Spider-Man a encore quelque chose à nous offrir cette fois-ci ?
Une narration exemplaire
Nous retrouvons comme toujours Peter Parker, l’alter ego de Spider-Man, dans un épisode aux allures de Teen Movie. Rappelant les films de Marc Webb, The Amazing Spider-Man, Peter Parker est un jeune homme âgé de 24 ans. En proie au mal-être amoureux, notre petit gars a toutefois trouvé sa voie. Depuis huit ans, il endosse le costume du super-héros de Manhattan. Du côté professionnel, Peter a choisi de mettre à profit ses connaissances scientifiques en devenant scientifique à temps plein. Ce scénario n’a jamais encore été exploré dans un jeu vidéo Spider-Man, puisqu’il s’agit ici d’un tout nouvel univers alternatif. Un monde unique avec son propre passé où tout peut se passer et donc nous surprendre. Faisant écho au comics The Superior Spider-Man, nous avons droit à un super-héros rempli de gadgets
Spider-Robot, une combinaison high-tech avec une interface intégrée, nous offre un tout nouveau Spider-Man inséré dans un nouvel univers crédible. Nous découvrons avec plaisir toutes les facettes de la vie de Peter Parker, bien plus que celles de Spider-Man. Sa vie professionnelle, ses aspirations humanitaires envers les plus démunis, ses relations familiales et amoureuses. Le jeu s’approprie tous nos codes modernes, comme les relations amoureuses 2.0. Notre héros est confronté, comme les jeunes actuels, aux difficultés d’entretenir une relation avec ses nouvelles règles. Une intention qui rapproche notre super-héros des joueurs.
Une intention qui ne s’arrête pas qu’aux aspects personnels puisque le jeu aborde des thèmes politiques actuels. Spider-Man vous confronte à des sujets lourds comme les attentats, la précarité, le deuil, et expose ses interrogations sur la question de la justice dans le milieu carcéral et économique. Quelles peines appliquer aux terroristes et criminels ? Méritent-ils le même jugement ? Ces questions ne tardent pas à être la proie de penseurs comme le redoutable personnage emblématique de l’univers Spider-Man, J. Jonah Jameson, qui, par le biais de podcasts, intervient plusieurs fois à l’écran pour prendre la température du climat en ville. Le jeu mérite son interdiction aux moins de 16 ans et n’est pas à la portée de tous.
J. Jonah Jameson n’est pas le seul personnage culte à faire son apparition, vous pourrez compter sur tout un bon panel de personnages du tisseur. Plusieurs références de l’univers Marvel sont ainsi présentes pour étoffer ce nouveau Manhattan. Les fans du comics ne seront pas déçus. Des détails narratifs sont dispersés dans chaque lieu principal pour étendre ce riche univers alternatif.
Nous pouvons regretter cependant l’absence de doublages originaux, malgré une version française de qualité. Nous pouvons nous consoler grâce à une bande originale magistrale qui évoque la trilogie de Sam Raimi au cinéma
Un gameplay spectaculaire
Côté gameplay le titre d’Insomniac Games tente d’insérer quelques nouveautés pour se différencier de ses prédécesseurs.
Grâce à ses nouveaux jouets, Spider-Man se transforme en vrai détective. Il emprunte, sur de nombreux aspects, plusieurs systèmes du chevalier noir de Rocksteady. Spider-Man marche sur les plates-bandes de Batman Arkham en réutilisant un système de combat similaire. Vous devrez compter sur les contre-attaques et les parades pour vous défaire de vos ennemis. Plusieurs types d’adversaires sont à affronter. Vous avez les brutes classiques qui demandent à être entoilées avant d’être tabassées, ou encore des adversaires armés (avec différentes armes) qui vous donneront plus de fil à retordre. Tous ces éléments combinés font naître une difficulté qui requiert une très bonne maîtrise de la contre-attaque. Un défi à la hauteur au premier abord, mais qui se complique après vos deux premiers combats. Préparez-vous à en découdre.
Un système de combo identique à Batman vous permet d’augmenter vos dégâts et de mettre à terre plus rapidement vos opposants. Ces combos vous donnent aussi l’occasion de gagner en concentration, ce qui débloque les capacités spéciales de votre costume. Différents pouvoirs sont disponibles : Pluie de toile, coups électriques, champ de force… Vous pouvez les débloquer au fur et à mesure que vous gagnez des costumes. Une garde-robe de qualité et de quantité puisque vous aurez le choix parmi plus d’une dizaine de costumes, faisant référence aux œuvres de comics ou cinématographiques. Notons toutefois que les combats sont entachés par une caméra qui ne suit pas du tout l’action. Le système de combat vous demandera d’avoir une gestion manuelle de la caméra lors de vos combats, ce qui n’est pas adapté au dynamisme de ces derniers. Un point faible auquel le chevalier de Gotham avait pourtant pallié
Les similitudes ne s’arrêtent pas là, car Spider-Man intègre un nouveau mode d’infiltration qui est le même que celui de la saga de la chauve-souris. Grâce aux toiles d’araignée, vous pouvez vous percher en hauteur et ainsi suspendre les malfrats à l’abri des regards. Vous pouvez décimer tous les malfrats en les attirant dans vos pièges grâce à vos gadgets. Plus facile que son modèle, Spider-Man ne surpasse pas le challenge d’Arkham sur ce terrain de jeu. L’IA est beaucoup trop naïve et mord trop facilement à l’hameçon. Aucune stratégie de repli n’est appliquée pour vous corser un peu plus la tâche. Dommage
Spider-Man vous donne la possibilité d’incarner, pour la première fois, un nouveau personnage. Ce nouvel arrivant n’est autre que Mary Jane, la petite amie de l’araignée. Sa présence varie quelque peu le gameplay en proposant un autre mode d’infiltration plus proche d’un Hitman que d’un Batman. Vulnérable, vous n’aurez pas la capacité de vous défendre et vous ferez plus figure de proie que de chasseur. Un mode classique d’infiltration qui ne demande simplement qu’à se faufiler et à se jouer des sentinelles grâce à des appâts. La difficulté n’est pas au rendez-vous pour ce nouveau défi, surtout au fil de votre progression, et c’est plutôt regrettable.
Nouveau jeu oblige, Spider-Man utilise des QTE pour immerger ses joueurs au cœur de ses cinématiques, donnant ainsi aux joueurs le pouvoir d’influer sur l’action qui se passe à l’écran. Idée sympathique et maintenant commune, qui se voit ici compromise par des délais trop longs. Ce défaut casse le rythme des actions. Par ailleurs, ce système est parfois mis en œuvre pour des actions possibles par le joueur. On regrette que certains passages en QTE ne soient tout simplement pas jouables.
Mis à part les nouveautés citées plus haut, vous avez le droit aux classiques des précédents Spider-Man sur consoles. Courses-poursuites dans les rues de Manhattan et arrestations de criminels seront votre routine. À la manière de Spider-Man 2 sur PlayStation 2, vous incarnerez ici l’autorité dans les rues de New York. Des missions simples mais toutes aussi bien réalisées pour des quêtes annexes.
Tous les types de missions vous seront introduits dans l’histoire principale. Mauvaise bonne idée. Cette introduction casse le rythme et vous oblige parfois à passer d’une action trépidante à un casse-tête façon Sly Cooper. Cette pratique gâche tous les effets de surprise lors de vos balades en ville. Deux casse-tête en missions annexes sont disponibles dans Spider-Man. Deux modes de jeu façon puzzle, pas faciles à maîtriser, mais qui, une fois en main, sont addictifs. Ils se présentent comme des alternatives pour freiner ou temporiser les actions. Certaines de vos capacités d’agilité sont déblocables à l’aide d’un arbre de compétence. Une très bonne idée qui donne ici un intérêt à faire les quêtes annexes. Mis à part cela, le titre nous propose des missions de collecte d’objets. Ces collectes seront nécessaires pour l’élaboration de vos costumes. Et pour être honnête, ce sont bien là la seule utilité qu’on peut leur trouver (exception faite pour les objets de narration). Vous trouverez leur position à la manière d’un Assassin’s Creed. Des tours de contrôle font office de points de synchronisation pour indiquer tous les éléments de chaque zone de la carte.
Des graphismes incroyables
La carte de Spider-Man arbore une nouvelle fois les courbes de New York, conforme à la réalité malgré quelques bâtiments absents ou remplacés, comme Ground Zero. Pour la première fois dans un Spider-Man, la ville vit enfin ! Il est possible de voir dorénavant l’intérieur des structures, mais aussi d’interagir avec ses habitants. Certains d’entre eux vous interpelleront pour vous prendre en photo, vous acclameront, voire même vous indiqueront les lieux de certains crimes. Manhattan n’a jamais autant respiré que dans cet épisode. Surtout que les nouvelles capacités d’agilité de Spider-Man nous permettent d’effectuer des acrobaties dignes des films : passer au travers d’un château d’eau, escalader de saut en saut les étages par la voie de secours… De nombreuses interactions sont possibles à travers les rues de New York. Les graphismes de Spider-Man sont troublants de réalisme, et l’on se perd dès le commencement entre les cinématiques et les phases de jeu.
Les personnages sont extrêmement détaillés, permettant un rendu de leurs émotions très satisfaisant. Les graphismes contrastent néanmoins avec l’interface minimaliste du titre d’Insomniac Games. L’esthétique de certains menus, comme le menu principal ou le menu pause, est extrêmement pauvre pour un jeu de cette ampleur.
Les Plus +
| Les Moins –
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Spider-Man ne renouvelle pas le genre du super-héros dans l’univers du jeu vidéo, néanmoins, il emprunte tout ce qu’il a de meilleur. Une narration exemplaire, un gameplay dynamique, varié et jouissif. Grâce à la puissance de la PlayStation 4, notre ami Spider-Man arbore un tout nouveau costume au niveau esthétique de toute beauté qui rend hommage à ce personnage mythique. Destiné aux fans ou aux néophytes, le Spider-Man d’Insomniac Games est un jeu plus mature que ses prédécesseurs, qui nous dévoile un tout nouvel univers à la fois moderne et crédible. On regrette cependant que le titre n’apporte pas plus d’innovations dans le milieu des super-héros vidéoludiques.
Note
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Journaliste gameactuality.com