[Test] Rise of the Ronin : un samouraï dans l’âme, un open-world en devenir [FR]
Après le succès de Nioh et de l’intrigant Woo Long Dynasty, Team Ninja revient sur le devant de la scène avec Rise of the Ronin, une exclusivité PlayStation 5 sortie le 22 Mars 2024. Mêlant l’essence des Souls-Like à un monde ouvert, le jeu s’attaque à un genre dominé par Elden Ring. Mais parvient-il à rivaliser avec le GOTY 2022 ?
Sommaire
Un scénario historique et captivant
Dès les premières secondes de jeu, Rise of the Ronin se distingue par son cadre historique unique. L’action se déroule durant la guerre de Boshin, un cadre presque inexploré du Japon. La Team Ninja abandonne ici ses univers fantastiques (Nioh, Stranger of Paradise : Final Fantasy Origin) pour ancrer son récit dans une réalité fascinante où les monstres ont existé.
Habituellement réservée à Dynasty Warriors, la Team Ninja surprend en abordant cet exercice en explorant l’histoire du Japon, avec un résultat plutôt convaincant. Malgré une introduction vite expédiée, le joueur est rapidement immergé dans un monde ouvert riche en histoire avec un grand H. À la manière d’Assassin’s Creed, l’aventure, qui semble au départ prévisible, dévoile les enjeux de la guerre de Boshin, mettant en lumière les conflits culturels, sociaux et la transition industrielle du Japon.
Comment les samouraïs parviennent-ils à rivaliser avec la puissance militaire avancée de l’Occident ? Faut-il soumettre une nation économiquement et culturellement pour obtenir la paix ? Tant de questions complexes que le jeu tente de mettre en évidence.
Le joueur incarne un Ronin, un samouraï sans maître, personnalisable mais manquant cruellement de profondeur. Comme d’autres Souls-Like, Rise of the Ronin propose un personnage entièrement customisable. Cependant, le principal inconvénient de ces personnages est qu’ils manquent de personnalité. C’est là que l’intrigue pèche. Votre personnage vit et traverse l’histoire à travers les autres protagonistes. À peine doté de parole et d’expressions, celui-ci nuit clairement à l’immersion pourtant fascinante des scènes qui nous sont proposées. Un trait caractéristique des Souls-Like auquel la Team Ninja aurait dû s’écarter pour marquer davantage le joueur.
Malgré quelques facilités scénaristiques, l’aventure mérite d’être vécue pour découvrir et comprendre une époque rarement abordée dans les jeux vidéo. Heureusement, Team Ninja se distingue par des mécaniques de gameplay uniques.
Nioh of the Wild
L’univers souvent restreint et linéaire des Souls-Like s’enrichit de nombreuses influences dans Rise of the Ronin. Le jeu s’étend désormais sur un monde ouvert aux abords de la préfecture de Yokohama au milieu du XIXe siècle. À la manière de The Legend of Zelda: Breath of the Wild, le titre offre une verticalité permettant aux joueurs d’explorer à la nage, à cheval ou dans les airs les contrées de Yokohama. Outre cette mobilité, le jeu offre une expérience moins frustrante que les titres précédents de la Team Ninja.
Trois modes de difficultés sont disponibles pour appréhender l’aventure selon nos désirs. Rise of the Ronin s’émancipe de la structure linéaire des Souls-Like, offrant une multitude de missions principales et secondaires à accomplir au rythme du joueur, avec des choix influençant l’intrigue. Un système de recherche similaire à celui de GTA est en place si le joueur s’en prend aux civils. Des démarches qui, bien que familières, améliore l’engagement dans le genre.
Le joueur a également la possibilité d’explorer les missions principales en changeant de personnage ou en faisant appel à de vrais joueurs en coopération. Cette pluralité, déjà présente dans Stranger of Paradise, additionnée au multijoueur, ajoute plus de fun et d’accessibilité, à un genre qui pourrait s’avérer frustrant pour les néophytes. Le matchmaking est actuellement rapide et fonctionnel pour toutes les missions.
Comme Sekiro: Shadows Die Twice, le titre propose une approche furtive. Cette mécanique offre un angle de gameplay plus tactique. Les assassinats aériens ou par l’arrière ajoutent une dimension d’assassin parfait à mélanger habilement avec les techniques de combat exigeantes d’un Souls. Cependant, cette approche pêche un peu à cause d’une IA formatée à une seule routine. La carte et les personnages évoluent également dans le temps et peuvent être appréhendés selon l’heure de la journée.
Il convient également de noter que l’aspect RPG des Souls est préservé, mais qu’une simplification de l’arbre de compétences, avec des visuels et compétences plus accessibles, permet aux joueurs moins expérimentés de mieux gérer les statistiques de leur personnage.
Un rendu visuel perfectible
En termes de technique, Rise of the Ronin est graphiquement très similaire à ce qu’était Woo Long Dynasty. Le rythme des combats reste nerveux et sanglant, ce qui participe à un côté jouissif. Cependant, les cinématiques souffrent toujours d’une limite à 30 FPS et les animations statiques sont clairement datées. Le monde ouvert manque de détails esthétiques, ce qui impacte malheureusement plusieurs aspects du titre. L’abandon des aspects surréalistes de ses précédents titres donne l’impression d’un terrain fade et dépourvu de singularité particulière.
Sur la version PlayStation 5, le jeu propose trois modes de rendu : qualité, performances ou Ray-Tracing. Pour ce type de jeu, la performance reste un élément essentiel pour une expérience fluide. Pour tirer le meilleur parti de Rise of the Ronin et obtenir des graphismes satisfaisants et fluides, il est recommandé d’utiliser le mode Ray-Tracing sur un écran 4K. Cela vous offrira un rendu en 60 FPS avec les meilleurs graphismes possibles.
Les points positifs
- Un monde ouvert vertical
- Un Sekiro grandeur nature
- Un contexte historique fascinant
- Un gameplay nerveux et jouissif
- Un multijoueur efficace
- Des mécanismes d’un souls accessibles
Les points négatifs
- Un monde ouvert statique
- Très peu d’animation en ville
- Des animations douteuses dans les cinématiques
- Des graphismes en demi-teinte
- Le manque de charisme de notre héros
Conclusion
Rise of the Ronin offre une expérience prometteuse qui marie habilement les éléments des Souls-Like avec l’exploration d’un monde ouvert. Son récit captivant, ses combats exigeants et ses options de gameplay variées en font une proposition intéressante pour les fans du genre. Cependant, le manque de profondeur, une IA perfectible et un aspect visuel terne ternissent quelque peu l’expérience, l’empêchant de rivaliser pleinement avec les grands noms du genre. Malgré tout, le titre demeure un solide concurrent pour les passionnés ou les joueurs en quête d’une expérience rafraîchissante plus accessible.
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Journaliste gameactuality.com