[TEST] Resident evil 3 Remake : Un retour spectaculaire mais sans frisson
Resident Evil 3 est un jeu vidéo de tir à la troisième personne de type survival horror développé et édité par Capcom, sorti le sur Microsoft Windows, PlayStation 4 et Xbox One.
Onze années après sa première sortie sur console Playstation, Resident Evil 3 revient dans ce remake pour remettre à l’honneur l’un des monstres les plus terrifiants du paysage du jeu vidéo : Nemesis. Pour les plus jeunes ou les non initiés de la saga Resident Evil, on vous la fait courte.
Une narration essoufflée
Les événements de Resident Evil 3 se déroulent parallèlement à Resident Evil 2. Le virus T s’est propagé dans la ville de Raccoon City, suite à l’action du scientifique William Birkin. La ville est sous l’épidémie de zombie et laisse place au chaos.
Resident Evil 3 se déroule deux mois après l’incident du manoir Arklay survenu dans le premier opus. Notre héroïne Jill valentine, rescapée du manoir, se terre à Raccoon City pour enquêter sur les responsables : les laboratoires pharmaceutiques Umbrella. Mais le temps joue contre elle et son cauchemar passé refait surface et cette fois à l’échelle d’une ville. Prise pour cible par l’arme biologique Nemesis. Jill doit trouver un moyen de survivre et d’échapper à une ville placée sous quarantaine.
Le scénario de Resident Evil 3 n’est pas le plus sophistiqué de la série mais il est néanmoins l’un des plus oppressant. Placé au cœur d’une ville en siège, nous ressentons toute la détresse et l’épouvante de Raccoon City. Comparé à Resident Evil 2, ce troisième opus cède ses remparts à des environnements plus ouverts et nous permettent de constater l’étendue des dégâts du virus. Le camp ennemi Umbrella et le camp des alliés S.T.A.R.S. se retrouvent pour livrer leur dernière bataille.
Ce remake retranscrit à merveille l’esthétique de cette catastrophe. La mise en bouche est spectaculaire et la mise en scène est soignée. Toutefois nous pouvons regretter que le scénario soit survolé à l’instar de Resident Evil 2 Remake. Les échanges de notre héroïne et les protagonistes ne sont pas très nombreux. Il est difficile de s’attacher ou de s’identifier. Les motivations ne sont pas clairement exposées. On a pas l’impression d’être face à des hommes mais à des surhommes dénués parfois d’humanité dont les événements les dépassent. Jill Valentine fait étoffe d’une super flic badass qui se permet toutes les entraves à la survie. Nemesis joue le rôle d’un obstacle surmontable plus qu’une réelle menace. Et ce n’est pas grâce au gameplay plus accessibles que la pression va monter.
Un gameplay recyclée ?
Resident Evil 3 Remake est un copier-coller de Resident Evi 2 Remake. On ne peut pas lui en vouloir, la recette est nouvelle et terriblement efficace. Le survival-horror emprunte ses mouvements fluides et ses mécaniques à la caméra à l’épaule. Véritable chef-d’œuvre intuitif, la prise en main est rapide. Nous chaussons la bonne paire et retrouvons nos marques. Les armes sont identiques au deuxième opus. Les sept armes principales disposent toutes de leurs propres systèmes de tirs et de recules. Les zombies sont aussi tirés du deux mais quelques monstres sont inédits au remake. Les drain deimos, les hunters, les gammas et Nemesis.
Nemesis est l’adversaire le plus discutable de ce remake. C’est une réplique bas de gamme de Monsieur X. Tout en étant plus agressif, il est aussi plus faible. Une grenade ou quelques coups de tirs suffisent à le mettre à genoux. Ces apparitions sont oubliables. Il se contente la plupart du temps de s’illustrer dans quelques QTE simplistes où Jill doit seulement avancer. Deux de ses confrontations en face à face sont identiques. Et deux autres sont futiles tant ses faiblesses sont exposées. L’image du monstre le plus agaçant du jeu vidéo fait pale figure dans ce remake.
Les affrontements sont en général plus faciles. Repris de Resident Evil 3 originale, Jill et Carlos ont la capacité d’esquiver les attaques. La technique est efficace voir un peu trop. La souplesse de notre personnage se voit ainsi décuplée et nous arrivons à échapper aux griffes de nos ennemis un peu trop aisément. Une bonne pioche pour les speedrunners mais l’immersion et la survie en prennent un coup. On peut désormais passer un couloir étroit rempli de zombi sans dépenser une balle. Une barre d’endurance aurait été la bienvenue.
Les environnements de Resident Evil 3 Remake reprennent tous les décors de l’originale sauf le beffroi et les jardins. Jill arpente les rues de Raccoon City, ses chantiers, son hôpital, ses égouts et son commissariat. Les premières heures de jeux sont dépaysantes mais le commissariat, les égouts et le laboratoire sont identiques aux paysages de Resident Evil 2 Remake. Logique, vu que l’on parcourt la même ville. Mais il était possible de nous faire parcourir les faces cachées. Semblable au sixième épisode de Resident Evil, cet opus abandonne l’aspect énigmatique de la série au profit de l’action.
Que dire du système de sauvegarde. Exit les mythiques rubans encreurs, le joueur hardcore ou non, disposent de sauvegarde automatique et de sauvegarde illimitée. L’aventure de Jill est plus abordable mais à quel prix ? Compter près de 5H pour venir à bout de l’aventure principale.
Le meilleur multi-joueur de la série
Resident Evil Resistance est disons-le clairement : le multi-joueur que Resident Evil méritait. Après plusieurs tentatives avec Operation Raccoon City et Umbrella Corps. Resistance parvient à fournir un multijoueur compétitif en ligne convaincant. Les bases du mode reprennent l’esthétique et le système de combat des remakes. Le multijoueur asymétrique est une bonne trouvaille qui colle à la série. Le scénario présenté est non canon mais inédit. Il met en scène des protagonistes connus de la série comme le couple Birkin, Ozwell Spencer, Alex Wesker et un protagoniste français inédit au nom de Daniel.
Les règles sont simples : quatre survivants devront échapper à trois étages hostiles. Ils devront résoudre des énigmes aléatoires ou confectionnées depuis l’esprit de leur ravisseur : le Mastermind. Chaque survivant à sa capacité spéciale. Plus de six survivants sont jouable et personnalisable grâce à des loots boxes. Pas de hasard, Capcom fait bien les choses et chaque boites sont numérotés. Vous savez ainsi combien de boite ils vous restent à ouvrir.
Le Mastermind est un scientifique d’Umbrella. Son but est de faire échouer les survivants. Il peut faire apparaître des pièges comme : des mines, éteindre les lumières, les aveugler, placer des pièges à loups, bloquer les portes et j’en passe. Le Mastermind a le choix entre plusieurs personnages avec leur capacité propre. Anette Birkin envoie le virus G, Daniel incarne Mister X etc… Il peut incarner s’il le souhaite les zombies qu’ils envoient pour en découdre lui-même. Un système jouissif qui ravit le fan que je suis.
Les doublages sont remarquables et rendent crédible chaque partie. Quatre cartes sont actuellement disponibles. Des environnements propres au multijoueur que l’on ne parcours pas durant la campagne comme : un casino, un parc abandonné, un laboratoire et la ville.
Au premier rabord, l’équilibre entre les survivants et le Mastermind est bien dosé. Si les survivants ne sont pas soudés, le Mastermind peut en faire qu’une bouchée. Chaque décision de chaque camp peut être décisive. À l’heure actuelle il subsiste néanmoins quelques petits défauts :
Certains pouvoirs et armes accordés aux survivants sont trop puissantes. Le matchmaking est perfectible et peine à trouver des joueurs.
Pour la prise de risque Capcom peut être fier du résultat. Nous espérons que cette aventure ne soit pas éphémère. Et que le studio entretient son nouveau bébé online de contenu et de mises à jours.
Le RE Engine a encore frappé fort
Resident Evil 3 Remake place la barre haute en matière de graphismes. Le tout est jolie à voir et à apprécier. Les performances sur PC et consoles sont optimisées. Petit point noir pour le mode Resistance, côté console qui souffre de quelques ralentissements. Raccoon City est baigné d’ombre et de lumière réalistes et ça fait du bien à la rétine. Le démembrement est toujours précis et appréciable pour un titre horrifique. Carton rouge pour les exécutions de nos ennemis qui n’ose pas s’en prendre au modèles de nos héros.
Capcom s’exporte vers l’Occident et utilise une nouvelle fois des acteurs réels pour incarner ses personnages. Un choix depuis l’épisode sept qui rend les expressions plus réalistes.
Le soin est notable sur chaque personnage mais il est dommage de remarquer que cette attention ne soit pas porté sur certains environnements. Il n’est pas rare de trouver quelques textures baveuses tapis dans l’ombre.
Les musiques ne sont pas propres au titres. Elles font écho à d’autres et c’est bien dommage. Resident Evil 3 Remake manque de charismes au niveau audio.
Les points positifs
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Les points négatifs
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Malgré tout, Resident Evil 3 Remake reste excellent. On ne se lasse pas une minute de cette réécriture. La nouvelle mise en scène est digne d’un grand film d’action. Les scènes de jeu sont spectaculaires et encore plus explosifs que son prédécesseur. Le gameplay dynamique est plus que satisfaisant. Nous regrettons toutefois que le rythme ne s’aère pas plus de phase de réflexion.
Resident Evil Resistance est le mode online le plus convaincant de la série. Fun et accessible les arguments sont généreux. Il réussit à combler nos désirs d’aventure. Nous espérons que cette histoire ne dure pas qu’un soir et que Capcom saura l’enrichir de contenu.
Que l’on soit fan de la première heure ou néophyte vous pouvez partir sans réfléchir pour le dernier train en direction de Raccoon City.
Journaliste gameactuality.com