[Test] In Sound Mind : Une introspection en demi-teinte [FR]
Après avoir créé un classique de la bibliothèque Steam avec Nightmare House 2, We created stuff est de retour après onze ans d’absence avec In Sound Mind. Le studio tente une nouvelle percée avec un jeu plus étendue qu’un mod d’Half life 2. Forcés de constater après avoir parcouru l’aventure d’un bout à l’autre que le poids des années les ont marqués. Les vielles pratiques tirés de leurs précédentes créations ont la vie dure. In Sound Mind est imprégnée de mécaniques d’un autre âge qui divisera sans l’ombre d’un doute son public. Destiné à la catégorie hardcore, il saura être apprécié par les amateurs d’horreur psychologique qu’il récompensera d’une expérience satisfaisante et marquante. Nous vous décortiquons les tréfonds de l’esprit du titre dans notre test.
In Sound Mind vous met dans la peau du thérapeute Desmond Wales. Vous vous réveillez amnésique sans comprendre ni comment ni pourquoi dans la chaufferie d’un bâtiment abandonné dans la ville inondé de Milton Heaven. Ça fait beaucoup d’éléments en prendre en compte après quelques secondes de jeu, mais admettons. Vous déambulez dans les couloirs du bâtiment tout en étant harcelé et épier au téléphone par un étrange agent. Cerise sur le gâteau un chat qui parle vous conseille de fouiller dans les cassettes de vos patients pour trouver une solution à tout ce bazar. Après avoir récolté les cassettes de vos patients aux couleurs du logo PlayStation Desmond se rend compte qu’il peut voyager dans l’esprit de ses patients. Vous avez accès à tous leurs savoirs, mais aussi toutes leurs peurs. Le chemin sera dur, mais il est essentiel de libérer la peur de vos patients pour avoir vos réponses.
Le scénario d’In Sound Mind peut paraître décousus, mais l’histoire arrive à trouver un sens. Réel thriller horreur psychologique le jeu emprunte beaucoup aux autres succès de l’horreur vidéoludique comme Resident Evil, Silent Hill, Alan Wake et j’en passe. Bien qu’un brun prévisible, le titre sait se trouver une identité. La narraiton passe à travers un chemin initiatique interactif jonché de document façon old-school. Si vous voulez comprendre, il va falloir chercher et fouiller. Aucune cinématique ne décrypte pour vous les chimères que vous rencontrerez dans les esprits. Truffé d’easter-egg à la pop culture et d’humour l’aventure s’apprécie du début à la fin laissant un éventail assez large d’intrigue sans réponse pour une éventuelle suite. On regrette cependant que l’aspect horrifique soit délaissé en milieu de parcours pour une approche plus grandiose et psychédélique. Mention spéciale à l’agent qui effectue des apparitions non cryptés parfait drôle ou effrayante.
En utilisant les vielles méthodes pour son scénario efficace We created Stuff a utilisé aussi les vielles techniques pour son gameplay, et commence alors notre sortie de route. In Sound Mind est un FPS agrémenté un peu d’énigme et de combat. Comme tout FPS de nos jours, le jeu apporte son lot d’actions. Des êtres mystique faits d’encre du test de rorschach vous cours après et souhaite votre mort. Trois approches sont possibles : l’infiltration, l’affrontement ou la fuite. Après quelques heures de jeu, vous conviendrez comme nous que l’approche la plus convenable reste la fuite. Pour venir à bout de ces êtres en affrontement, votre unique chance est de les vaincre en une balle en pleine tête. Si vous êtes habile de la gâchette, l’exercice ne demande pas tant d’adresse et vous serez facilement débarrassé de vos agresseurs.
Si toutefois, vous préférez l’infiltration, en cas d’amour pour la finesse ou un manque de ressources. Vous pouvez compterez plus sur la chance que vos talents. L’attention de l’intelligence artificielle est inébranlable. Vous sortez un orteil de votre cachette et c’est terminé. On se demande ce que notre personnage a fait pour aggro aussi facilement l’ennemi, mais l’exercice relève quasi de l’exploit. Dans ces circonstances, vous conviendrez qu’avec un ennemi en alerte H24 et une vitesse de centenaire, la solution de la fuite reste la plus logique. La plupart des niveaux ayant été conçus avec une échelle faisant deux fois la vôtre, vous pourrez aisément lober vos assaillants. Notez qu’à l’heure actuelle les ennemis n’attaque pas hors de leurs zones définies et qu’elle n’ose pas aller, vous cherchez si vous passez leur au-dessus.
La maladresse In Sound Mind ne réside pas seulement dans ses combats. De temps à autre, le jeu vous inflige des épreuves de plateformes. Tiré d’un système rouillé, vous devrez par moments sauter d’une gouttière à une autre pour atteindre une salle. Un jeu de jambes totalement anecdotique que l’on ne voyait que dans la bibliothèque Valve il y a maintenant plus de dix ans. Aucun tutoriel ni aucune animation de parcours ne permet d’identifier l’action. Un loupé pour les néophytes qui resteront certainement bloqués des heures sans une soluce. Bien heureux pour nous que connaissons cette pratique. Mais il semblerait qu’une pratique contemporaine et maintenant conventionnel ait été totalement oublié. La roue des armes est troquée par une barre des armes verticales tout à fait non-ergonomique. On passe des heures à changer d’arme et encore si on ne se trompe pas de sens pour trouver la bonne. Bien que le jeu propose des énigmes intéressantes et fluides, son système de jouabilité exigeant exclu irrémédiable une partie des joueurs. L’opulence des ressources de munitions et de santé semble confirmée la volonté de raconter une histoire afin de nous tenir toujours en vie. Aucun monstre n’est vraiment punitif et la mort nous attend plus à une mauvaise réception que lors d’une confrontation.
Le titre à le mérite de proposer des environnements partiellement ouverts après la première cassette. Bien qu’ils soit cryptés, ils justifient la recherche de documents et surtout de collectibles. Il est dommage qu’on n’en ait pas l’usage pour des séquences de véhicule. Malgré la pluralité des environnements, ces derniers se ressemblent. Les actions se concentrent beaucoup dans des lieux clos, mais la présence de l’extérieur impacte forcément sur notre peur. Le joueur peut prendre une bouchée d’air après la plupart des moments instances. Le vide des décors renforce notre solitude, mais aussi notre liberté. Un faux pas pour un titre qui se veut horrifique. On ne retiendra pas In Sound Mind pour son gameplay.
Malgré une jouabilité discutable le vrai point noir d’In Sound Mind réside dans son esthétique. Là où le jeu pourrait refroidir d’entrée les joueurs est bien dans son aspect. Bien qu’il ait une histoire et des énigmes géniales à offrir. Les graphismes accusent le coup et affichent des textures et modèles dépassés pour 2021. Si les décors en intérieur sont satisfaisants les extérieures bavent et piquent. Les animations sont sommaires et la distance d’affichage est médiocre. Le jeu charge continuellement pour faire apparaître les objets distants. On a eu droit à beaucoup de freeze qui ressemblait à des crashs. Quelques bugs bloquants la progression se sont même invités nous obligeant à charger. Et cette situation est dotant plus frustrante quand on sait que le jeu à de quoi offrir. Certains boss présentent une physique et des effets bluffants. Des voitures s’effondrent à leur approche, des arbres se couchent à leurs pas. Il est hallucinant de voir le gouffre qui contraste entre les visuels de certains personnages et certains décors. Je ne me suis toujours pas remis de la prestance du boss troisième niveau. Compter sur une ambiance sonore soignée pour renforcer tout cela et combler les manquer. Le jeu est accompagné d’une bande-son du tonnerre grâce au groupe The Living Tombstone.
La durée du titre compte plus d’une dizaine d’heure de jeu pour le premier run.
| Les points négatifs
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Conclusion
In Sound Mind est bon jeu même un très bon jeu. Tout le sel qui fait un bon thriller horreur psychologique est réuni dans son titre. Toutefois, s’il avait soigné et polis certains de ses défauts, il aurait été excellent. Nos critiques négatives, tirées à son encontre, démontrent simplement de notre passion et de notre intérêt. Il va sans doute que la nouvelle jeunesse pour le studio indépendant We created stuff a un prix et n’a pas dû se faire sans sacrifice. Le résultat est tout de même plus que satisfaisant si on fait abstraction de ces frustrations. Le parti-pris d’une jouabilité exigeante le destine à un challenge qui n’est pas à porter. Si vous vous sentez l’esprit de voir plus le fond que la forme, alors vous verrez sans doute que les tâches apportent plus de couleurs qu’elle paraissent.
14/20
Journaliste gameactuality.com