[Test] Gotham Knights : Le digne successeur de Batman Arkham [FR]
Notre test sur Gotham Knights est le nouveau jeu Batman après sept années d’attente. De nombreuses rumeurs évoquaient son retour, le jeu est enfin là, mais sans son héros. Un pari audacieux fait par Warner Bros Games Montréal dans ce deuxième exercice après Arkham Origins. Bien que l’ombre de la série Arkham plane au-dessus de Gotham Knights, celui-ci arrive à s’émanciper pour proposer une nouvelle expérience. Sans être parfait, il a le mérite d’emprunter et de maîtriser des ruelles jusqu’alors inexplorées.
Sommaire
Batman est mort, vive Gotham Knights
Avant d’aller plus loin dans notre test, sachez que Gotham Knights est avant tout un titre indépendant. Il ne reprend aucun historique des jeux précédents. Comme Batman Arkham Origins, le jeu s’inspire des événements de la saga Arkham sans aucun lien direct. Maintenant que les choses sont claires, commençons par le point de départ. Batman est mort et la ville de Gotham est livrée à elle-même. Prise en étau sur tous les fronts, les anciens alliés de Batman n’ont d’autres choix que de s’unir. Réunis par la tragédie, Nightwing, Robin, Red Hood et Batgirl deviennent les nouveaux justiciers de Gotham.
La ville fictive nous est présentée sous les traits d’une cité mature. Certains Super Vilains se sont rangés et des alliés sont tombés. Cette adaptation inédite permet d’appréhender les personnages sous un nouveau jour. Le passage d’un personnage principal à quatre, sort Gotham de l’ombre. Abandonnant les sombres monologues d’Arkham, l’atmosphère de Gotham Knights détonne avec ses nouveaux héros. Un parti-pris risqué quand on sait que l’ombre colle aussi bien à la peau de la série.
Bien qu’ils illuminent Gotham d’une lueur d’espoir, le spectre de la mort les ronge. La culpabilité et les responsabilités transcendent nos héros dans ce récit initiatique. L’intrigue s’appuie sur le mystère de la mort de Batman. L’enquête puisent son intrigue des arcs phare des comics tels que la Cour des Hiboux. L’aspect détective propre à la série du comics est plus présent que jamais. Nous survolons volontairement les événements pour vous laisser le plaisir de les découvrir. Le thème du deuil inhérent à Batman ravira une fois de plus les fans comme les nouveaux venus.
Le résultat délivre une prestation soutenue par des dialogues et des cinématiques émouvants et criants de sincérité équivalents aux meilleures adaptations. Notez que l’aventure est saupoudrée de clins d’œil. Le Fan Service est omniprésent pour les fans de l’univers DC. Ils pourront se délecter de la présence de personnages iconique. Certains ne manqueront pas de remarquer un potentiel teasing dédié à une autre super-équipe d’acolytes.
Une patrouille qui dérouille
Le gameplay de Gotham Knights est essentiellement basé sur les fondations de la série Arkham. Mélange brillant de furtivité et d’action, le genre atypique a inspiré des générations de chefs-d’œuvre et continue d’en influencer d’autres. Splinter Cell Conviction, The Last of Us… Difficile de relancer la formule après tant de grands noms, mais l’exercice est plus légitime si vous êtes l’héritier du titre original. Il est d’ailleurs sûrement impossible pour un ancien joueur de ne pas comparer Gotham Knights à la série des Batman Arkham.
S’il fallait résumer les mécaniques en quelques lignes, celles-ci restent les mêmes, mais le tout perd en fluidité. Le personnage est plus rigide et nécessite plus de réflexion lors des engagements. Surtout que les coups, les contre-attaques doivent s’effectuer manuellement. Les éliminations en mode infiltration quant à elles perdent en tactique. L’IA est statique et se contente d’élimination par-derrière. Aucun piège ne peut être tendu à l’aide de gadgets ou du décor. Une volonté (je l’espère) d’éloigner le thème de la peur inhérente aux Arkham. Des choix irritables plus pour les anciens joueurs que les nouveaux. Dans cette optique de distinction Gotham Knights à décider d’inclure une composante RPG inédite.
Comme près des trois quarts des Triple-A aujourd’hui, Gotham Knights a succombé à l’attrait discutable des jeux de rôle. Un aspect louable qui récompense l’exploration, mais entrave inévitablement la liberté de progression. Selon votre niveau, vous aurez accès à certaines missions principales et secondaires. Ce principe limite les joueurs et demande un engagement et une patience que certains n’ont pas forcément. Heureusement, des options de personnalisation de l’expérience sont disponibles pour rendre le jeu plus accessible grâce à différents niveaux de difficulté. L’aspect RPG profite néanmoins à un système de personnalisation d’armes et de tenue gargantuesque pour nos quatre héros. Des possibilités de styles aussi vaste que les activités proposées.
Si vous ne l’avez pas encore compris, la ville de Gotham est votre terrain de jeu. Une métropole, répartie sur trois îles avec chacune son propre panorama. Pour la première fois dans un Batman, la ville vit et est entièrement jouable. Pas de couvre-feu, ni de tempête de neige comme dans les jeux précédents pour vous empêcher d’aller où vous voulez. Les bâtiments emblématiques de l’univers de Batman sont présents et interconnectés. Les fans auront le plaisir d’explorer au GCPD, le Gotham General Hospital, Blackgate, l’Asile d’Arkham et j’en passe. Le trafic circule et les habitants pourront interagir avec vous. On regrette toutefois l’absence des écoutes radios à l’extérieur. Elle aurait renforcé la crédibilité de nos interventions de la ville.
Les excursions nocturnes sont divisées en patrouilles. Chaque patrouille possède une distribution aléatoire des factions ennemis et des activités. Une nouveauté qui renouvelle l’expérience à chaque escapade. Au fil de votre progression la variété des activités augmente. Cambriolage, enquête, sauvetage… Il y a toute la gamme des crimes à résoudre. Mais ne comptez pas sur les policiers pour vous aider. Après la mort de Batman, la corruption s’est développée et la méfiance envers vous s’est accrue. Dommage que cet axe n’a pas été plus accentué pour proposer une expérience où l’on serait la proie aussi bien des malfrats que de la justice. Le sentiment proposé de justicier en patrouille est unique. Surtout lorsqu’on arpente les rues au dos de notre Batcycle.
Le Batcycle est le nouveau véhicule de Gotham Knights. Il permet de nous engouffrer dans la ville jusque dans ces moindres ruelles. Contrairement à l’imposante Batmobile d’Arkham, le Batcycle possède le gabarit adéquat pour se faufiler où vous voulez. Un exploit fichtrement simple surtout si on est plusieurs à partager la route.
Gotham Knights à la bonne idée d’intégrer la coopération dans son gameplay. Oubliez la coopération de Batman Arkham Origins, Gotham Knights transforme toute la ville en terrain de jeu à plusieurs. Un très bon point pour réexplorer les rues. Un élément dispensable qui ajoute plus de piment avec un bon partenaire. Notez que l’ajout de personnages n’affecte pas le récit de l’événement. Il est possible de partager tous les chapitres en bonne compagnie.
La lumière au bout de la ruelle
Gotham Knights n’est pas la claque visuelle de l’année, mais dispose de graphisme plus que satisfaisant. L’expérience sur PC est une véritable expérience nouvelle génération. Les textures sont soignées et les décors débordent de détails. Toute la beauté du titre transparaît dans les cinématiques du jeu. Les personnages et toutes leurs tenues évoquées précédemment s’adaptent à chaque scène. Les personnages et tous les costumes susmentionnés s’adaptent à chaque scène. L’inspiration des styles des comics est évidente, rendant hommage aux œuvres de l’ère New 52 ou DC Rebirth. La matérialisation visuelle ne peut qu’être que bénéfique pour les fans.
Le plus gros défaut graphique du jeu réside dans son interface utilisateur. L’interface de Gotham Knights est sommaire et certainement pas la plus intuitive. Des heures d’adaptations sont nécessaires pour absorber toutes les informations présentées à l’écran. Presque toutes les fenêtres se ressemblent et la différence entre l’onglet d’inventaire et les missions est très déroutante. À l’heure actuelle, des problèmes d’optimisation sur PC rendent indisponible l’utilisation du Ray-Tracing. Pas de doutes qu’ils seront corrigés à l’avenir, mais il mérite d’être signalé.
Les points positifs
- Quatre personnages pour quatre fois plus de plaisir
- Un Gotham plus vivant que jamais
- Un récit saisissant
- Des clin d’œil en pagaille
- Un coop enfin satisfaisant
- Une grosse durée de vie
Les points négatifs
- Défaut d’optimisation sur PC
- Des animations statiques
- Une caméra douteuse dans les combats
- L’IA sans profondeur
- Le mode infiltration daté
Conclusion
Gotham Knights réussit la prouesse de prendre la relève d’un mastodonte du jeu vidéo. Sa nouvelle formule d’action-RPG fonctionne bien qu’il soit plus rigide dans sa progression. L’expérience demande plus d’engagement, mais s’enrichit de contenu ambitieux. Patrouiller dans Gotham n’a jamais été aussi amusant et saura convaincre les plus réticents. Appuyer par une narration et des thèmes poignants. L’aventure s’émancipe de son carcan pour délivrer un récit de Gotham sous un nouvel angle. Le point fort et le point faible de Gotham Knights est d’être l’héritier d’un monument. Bien qu’appartenant au passé, l’ombre du chevalier noir rôde toujours. Les fans de longue date devront aller de l’avant pour donner sa chance au titre.
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8.5/10
Fan de jeux Nintendo, Xbox, PlayStation, PC et de l’univers gaming
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Journaliste gameactuality.com