[Test] God of War Ragnarok : Une conclusion nordique qui part en éclat ?
Trois ans après le reboot de God of War, Santa Monica décide de conclure son arc nordique avec un ultime épisode. Plébiscitée tant par les joueurs que par les critiques, la précédente itération était dotée de qualités, mais aussi de défauts. Bien qu’il était facile de fermer les yeux sur le premier essai, il est plus dur de le faire lorsqu’il est renouvelé. God of War Ragnarok a des bases solides, mais sont-elles suffisantes pour donner à la saga le dénouement qu’elle mérite ?
Sommaire
Une conclusion qui divise
Kratos entre en guerre contre l’Olympe en 2005 dans God of War. Sa formule brutale et viscérale a mûri dans l’écriture et le gameplay au fil des épisodes. Le sommet de la reconnaissance est atteint en 2018 avec le reboot. Privilégiant le récit au profit du gameplay. L’expérience se veut plus cinématographique et transforme l’irrévérencieux Beat Them All au populaire Action RPG. L’aventure a changé sa direction de manière significative. La caméra à distance a été remplacée par une caméra à l’épaule plus immersive. Les combats brutaux sont remplacés par des approches plus stratégiques. Ce changement radical est incarné par le fils de Kratos, Atreus, qui devient le protagoniste de la majeure partie de la saga nordique.
Le duo père et fils est toujours en retraite dans les royaumes du nord, se préparent à la colère vengeresse des dieux du clan d’Odin. Pour des raisons évidentes, nous ne nous attarderons pas sur la description des événements du jeu pour vous laisser le plaisir de les découvrir… L’histoire de God of War Ragnarok est la plus complète de toute la série. Toutes les questions posées trouvent une réponse. Les points d’ombres exposés précédemment sont éclairés et s’ouvrent à d’autres révélations insoupçonnées. La narration offre aux fans de la saga nordique un large éventail de dialogues et de cinématiques… Mais cette étendue semble perdue dans l’écriture.
Parce que oui des dialogues vous allez en manger n’importe quand et n’importe où. Le jeu ne se repose jamais. Dans les combats, les énigmes ou simplement de la marche vous êtes constamment interpellé. Bien qu’il faut avouer que certains dialogues sont intéressants, la plupart concernent principalement les protagonistes secondaires. Kratos indifférent répond la plupart du temps par un grognement. Une métaphore qui peut s’étendre jusqu’au joueur, parfait spectateur de ce qu’il entend. Un bon point qui peut abreuver les plus curieux, mais surtout fatiguer les autres plus attirés par la quête de l’intrigue principale.
Malgré un très bon début, l’histoire utilise plusieurs facilités scénaristiques déplorables pour rallonger sa consistance. De nombreux chemins explorés dans l’histoire mènent à des impasses et deviennent par conséquent du remplissage. Certains conflits déclenchés reposent uniquement sur des malentendus alors qu’une simple discussion aurait pu les éviter. D’autres querelle de l’épisode précédent s’étouffent tout simplement d’un claquement de doigts pour le bien de la conclusion. Des mauvais points affligeant qui affectent l’épisode le plus ambitieux en termes de narration.
Des combats brutaux sans trop d’innovation
Côté gameplay, God of War Ragnarok reprend les bases du reboot. Le système de combat est identique à quelques détails près que son prédécesseur. Le système de combat est toujours aussi nerveux et épique. Une qualité intrinsèque à la série qui offre à cette conclusion sa saveur unique. Des énigmes et des QTE rythment toujours notre parcours pour éviter la répétition. Un processus efficace pour éviter la surcharge de combat. Toutefois un gros point noir subsiste. La préservation de l’angle de caméra en combat impacte sur la lisibilité des combats. Pour nous nous consoler de nouvelles armes viennent embellir le gameplay. Au fur et à mesure, un nouveau mécanisme de point faible s’introduit pour dynamiser les combats… Mais c’est la seule innovation apportée par le titre.
Malgré le potentiel des événements déroulés, l’aventure ne se renouvelle pas pour offrir de nouvelles séquences jouable. Toutes les nouveautés reposent sur des acquis et aucune prise de risque. Le level design des niveaux est linéaire et gagnerait en diversité au profit de prise de risque. Notez malgré tout que le bestiaire a été étendu, mais que la longévité du titre, condamne leurs apparitions à l’usure.
Quelques bugs aléatoires entravent actuellement le jeu. Espérons un bon suivi de Santa Monica pour effectuer les correctifs nécessaires.
Un style soigné qui fait l’unanimité
Il nous reste encore un point à traiter et pas des moindres, celui des graphismes. À première vue, God of War Ragnarok ressemble au reboot de 2018. Mais les améliorations notables viennent surtout des détails. En prêtant attention aux textures ou aux effets, on peut trouver une nette différence.
Les rayons lumineux, quasi inexistants dans l’œuvre précédente, enveloppent tous les royaumes d’une atmosphère propre et soignée. La faune et la flore sont mises en valeur avec réalisme et affiche chaque les micros détails. Et ce n’est que l’une des démonstrations de la puissance de God of War Ragnarok prouve à travers ses graphismes. L’interface utilisateur est brute et peu intuitive. Pratiquement toutes les fenêtres de l’inventaire se ressemblent et peine à définir l’utilité de certains onglets. Un inconvénient secondaire qui nuit à l’expérience de l’Action-RPG. Un visuel remarquable, sublimé par une bande-son aux petits oignons.
Le thème de God of War a été réécrit pour la fin par le même compositeur Bear McCreary. La musique accompagne parfaitement les séquences principales de l’intrigue. Les différentes chansons ne sont pas aussi proéminentes que le thème principal, mais fonctionnent. Elles soulignent les émotions plus présentes qu’auparavant les rendant parfois palpables. Passons au bilan…
Les points positifs
- Un contenu titanesque…
- Un gameplay toujours aussi solide
- Des combats jouissifs
- Des environnements détaillés
- Une bande-son épique
Les points négatifs
- mais répétitif
- Une conclusion étirée qui méritait un meilleur traitement
- Une caméra au combat qui rogne la lisibilité des combats
- Un menu déroutant
Conclusion
God of War Ragnarok délivre une conclusion en demi-teinte. Il respecte suffisamment les joueurs pour ne pas les décevoir, mais refuse d’emprunter de nouveau sentier. Santa Monica n’a pas joué la carte de la prise de risque et offre un dénouement satisfaisant sans briser les codes. Toutefois grâce à son contenu riche et son style visuel et sonore plus que soigné, l’œuvre compense sa conduite. Le titre répond à tous les critères de son cahier des charges et rejoint le classement des meilleurs jeux de 2022.
16
-
8/10
Journaliste gameactuality.com